Résumés des communications par auteur > Bonvalot Anne-Laure

Dans cette communication, il s'agira d'examiner les modalités de déploiement, au sein du texte littéraire, de narrateurs évoluant dans des mondes immondes, fleuves de plastique et autres zones poisseuses, autant de lieux qui constituent l'envers territorialisé de la modernité et du programme d'obsolescence qui lui est attaché. Entre poétique de la survie et défense des ontologies légères, les romans que l'on se propose d'étudier donnent à entendre la voix, tantôt jubilante, excédée ou mélancolique, de lieux souillés, construisant des narrateurs qui en sont tout à la fois les victimes, les âmes et les gardiens. Le corpus que l'on soumettra à l'examen se compose pour l'heure de deux œuvres : Za (Raharimanana, Madagascar, 2008) et Dérangé que je suis (Ali Zamir, Comores, 2019), deux fables fondées sur une polyphonie de la damnation et de la salissure dont on tentera de mettre en lumière l'aspect proprement détritique. On cherchera ce faisant à éprouver la puissance et l'agentivité particulières de ces voix et de ces figures de laissés-pour-compte, dont la mise en commun ou l'entrelacement constituent peut-être le geste fondateur d'une écopoétique transculturelle du déchet.